ELEMENTS D'HISTOIRE DU MANOIR DU BOURG DE LAVOUX ET DE SON PIGEONNIER

Publié le par Les Amis du Patrimoine Lavousien

Vue panoramique du manoir et du pigeonnier du bourg de Lavoux (partie médiane gauche de la photo)

Vue panoramique du manoir et du pigeonnier du bourg de Lavoux (partie médiane gauche de la photo)

La date la plus ancienne trouvée ce jour de l’existence du manoir et du pigeonnier est 1635 lorsque François Richardin, prêtre prieur, curé de la paroisse de Lavoux souhaite faire l’échange d’une pièce de terre sise devant l’église. Il cite et situe le manoir et désigne son propriétaire, Leger Limousin.

En 1640, ce même François Richardin, complètera la description du dit lieu par la présence de la fuye.

1635, existence du manoir habité par Leger Limousin, procureur fiscal de Touffou et de la fuye. Nous sommes sous le règne de Louis XIII.

Dès 1645 nous serons sous le règne de Louis XIV.

Leger Limousin a deux filles, Jeanne et Louise. Jeanne épouse à Lavoux, le 22 novembre 1661, Jacques Mayaud, écuyer, Seigneur de Charrault. Il habitera alors au manoir de Lavoux, sans toutefois en être propriétaire.

Pendant une quarantaine d’année, avec la garde du roi, il sera de toutes les actions auxquelles cette compagnie a participé : guerre franco-espagnole, guerre de Hollande, mariage de Louis XIV et de Marie-Thérèse d’Autriche, infante d’Espagne. Il terminera sa carrière militaire, premier brigadier, grade que l’on peut comparer aujourd’hui à celui de général.

Il fût anobli par le roi en 1690 en raison de ses nombreux services durant sa carrière militaire

En 1662, naissance de leur fils, Jacques, qui prendra le nom de Jacques Mayaud de Boislambert. Celui-ci épousera le 5 août 1698 à Preuilly sur Claise (Indre et Loire) Marie Robin du Fonteneau.

1667, Leger Limousin, veuf, propriétaire du manoir décède, sa fille Jeanne, mère de Jacques Mayaud de Boislambert décède en 1678. Louise Limousin, sœur de Jeanne fera un testament en faveur de son neveu, Jacques Mayaud de Boislambert.

1683, le testament est entériné et Jacques Mayaud de Boislambert, également écuyer, devient propriétaire du manoir. Il sera le second membre de la famille Mayaud occupant le manoir.

En 1699, ils auront un fils Jacques, qui portera le nom de Jacques Mayaud de Boislambert, de Lavoux-Martin et autres lieux, également écuyer.

Il épousera le 22 septembre 1722 à Genillé (Indre et Loire) Françoise Guesbin du Rassay. Il deviendra à son tour propriétaire des lieux.

Ce sera le troisième membre de la famille Mayaud à habiter les lieux. Si l’on part de 1661, date du mariage de Jacques Mayaud du Charrault avec Jeanne Limousin, la famille Mayaud aura conservé le domaine un peu plus d’un siècle.

Voici leur blason :

Blason de la famille Mayaud enregistré en vertu de l'arrêt royal de 1696

Blason de la famille Mayaud enregistré en vertu de l'arrêt royal de 1696

Description : « d'argent, à un arbre ou may de sinople, accosté de deux croissants d'azur, et soutenu d'un autre croissant de même ».

Leur devise : « Crescit in augmentum patriae » qui se traduit par : « Croître avec le développement de la patrie ».

1763 : Jacques Mayaud de Boislambert, écuyer et son épouse Françoise Catherine Guesbin du Rassay vendent le manoir de Lavoux et ses dépendances, (après avoir vendu le domaine de Lavoux Martin et de La Rue), à Louis Laurence Lainé, marchand de draps et de soie à Poitiers.

1775 : Louis Laurence Lainé vend le manoir et ses dépendances à Pierre Joseph Antoine Jacques Imbert de la Choltière, écuyer, président trésorier de France au bureau des finances et chambre du domaine de Poitiers et à son épouse Dame Marie Radegonde Ingrand.

En 1789, Pierre Joseph Antoine Imbert de la Choltière assiste en personne à l’assemblée de la noblesse en Poitou, réunie à Poitiers pour nommer les députés aux Etats Généraux de 1789. Il émigra en 1792.

A la révolution, la moitié du domaine du manoir du bourg de Lavoux fût confisqué.

1796, leur fille Marie Chantal Imbert de la Choltière rachètera cette moitié du domaine mise en vente à titre de biens nationaux.

En 1798, elle épouse Antoine Joseph César Delattre de Tassigny, sous préfet de Châtellerault. (Il est l’arrière-arrière grand père de Jean Joseph Marie Gabriel Delattre de Tassigny, maréchal).

1810, elle rachète à sa mère l’autre partie du domaine qui était restée en sa possession. A partir de cette date, Antoine Joseph César Delattre de Tassigny et dame Marie Chantal Imbert de la Choltière seront propriétaires de la totalité du domaine.

1836 : Ils mettent en vente leurs différentes propriétés sur la commune et les communes avoisinantes, dont le Manoir du bourg, le pigeonnier et ses dépendances. Cet ensemble va alors être morcelé. Au moment de la mise en vente, le manoir du bourg disposait d'un jardin à la française dont voici un plan :

Le jardin et disposition de l'aile ouest au moment de la vente en1836.

Le jardin et disposition de l'aile ouest au moment de la vente en1836.

A partir de sa représentation sur le plan Napoléon de 1820, et de la lecture des différents actes de vente, voici les différents éléments qui composaient le manoir:

Composition du manoir du bourg de Lavoux au moment de sa mise en vente.

Composition du manoir du bourg de Lavoux au moment de sa mise en vente.

Les différents éléments composant le manoir vendus, nous aurons les propriétaires suivants :

Les différentes parties du manoir du bourg de Lavoux après la vente.

Les différentes parties du manoir du bourg de Lavoux après la vente.

Les différentes propriétaires vont alors transformer leurs acquisitions, en maison d’habitation, éventuellement démolies plus tard et agrandies. Des boutiques verront le jour côté rue. Chacun fera librement les modifications qu’ils souhaitent. La partie en « U » du manoir dont la cour avait été partagée par un mur après la révolution, aura des portes et des fenêtres murées.

Le pigeonnier, quant à lui sera transformé en maison d’habitation à partir de sa vente en 1838. Pour ce faire une ouverture sera faite à chaque étage et un escalier sera dressé pour accéder au premier étage du pigeonnier. Ce pigeonnier disposait de 2250 boulins, ce qui le place en 4ème position parmi un recensement fait dans les années 2000, de 184 pigeonniers sur pied dans le département de la Vienne. Si l’on prend en compte le calcul le plus souvent retenu pour calculer la surface du domaine auquel il était rattaché, à savoir 2 boulins pour 1 hectare, cela signifierait que le domaine couvrait 1100 hectares. Sa toiture est ornée d’une superbe girouette du XVIIIème siècle en excellent état figurant un dauphin couronné et quatre fleurs de lys représentant les quatre points cardinaux.

La girouette du pigeonnier

La girouette du pigeonnier

Pour constater le morcellement de la parcelle 622, seule parcelle du manoir, observons le cadastre actuel :

La parcelle 622 actuellement

La parcelle 622 actuellement

La parcelle 622 se compose actuellement de 17 parcelles. Les parcelles 601, 602 et 610 qui n'étaient autre que l'avant cour du manoir ont été construites dans la seconde moitié du XIXe siècle.

Sources :

- Archives départementales de la Vienne

- Armorial général de France, Charles d'Hozier. (Gallica/Bnf)

- Généanet

- Plan napoléon (ADV)

- Cadastre (Mairie de Lavoux)

- Inventaires du presbytère et de l'église de Lavoux de 1845 et 1851

Réalisation : Chantal Popilus

Participation : Alain Georgel

Photos : fonds documentaire de l'APL

Son histoire complète est à découvrir dans le bulletin N. 53 de 2015, Le pays Chauvinois, de la Société de Recherches Archéologiques du Pays Chauvinois (S.R.A.C.). Ce dernier intègre un article écrit avec le soutien de l’association par Chantal Popilus, déléguée des Amis du Patrimoine Lavousien dont le titre est :

"Le manoir du bourg de Lavoux (Vienne), ses dépendances et son pigeonnier."

ELEMENTS D'HISTOIRE DU MANOIR DU BOURG DE LAVOUX ET DE SON PIGEONNIER

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L'homme brave est celui que soutient toujours l'espérance
Euripide

Publié dans Les brèves d'histoire

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C
Merci à Chantal et Alain pour cette documentation très sérieuse ,nous regarderons mieux le toit du pigeonnier lors d' une prochaine visite .bravo à tous !
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L
Merci des compliments et à très bientôt
A
bravo et merci de nous faire vivre l histoire de notre village
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L
Un de nos objectifs étant le partage de nos découvertes, nous sommes heureux quand l'objectif est atteint. Merci de votre message.
R
Bravo pour cet article très documenté !
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L
Merci